Œuvres pour piano seul
Pavane pour une Infante défunte
1899
J’ai éprouvé […], au-delà du simple balancement languide de cette délicieuse caresse, combien, plus complexe qu’il ne paraît de prime abord, cette Pavane, avec sa tendresse mélancolique, sa gravité noble, est bien attachante dans son apparente simplicité.
Alain Duault
Yulianna Avdeeva, piano
Ravel a orchestré Pavane pour une Infante défunte en 1910.
Jeux d’eau
1901
La singularité de cette pièce tient à la tension entre ce que suggère son titre, fantaisie née des sensations que produit le son des jaillissements aquatiques sur l’ouïe, la vue, et la discrétion de certains accents intérieurs.
Sylvain Ledda
Martha Argerich, piano
Sonatine
1905
Modéré
Mouvement de menuet
Animé
La simplicité enfantine du titre contraste avec la savante élaboration de la pièce qui reflète, en effet, toute l’ingéniosité harmonique et mélancolique de Ravel.
Sylvain Ledda
Dang Thai Son, piano
Miroirs
1905
Noctuelles
Oiseaux tristes
Une barque sur l’océan
Alborada del Gracioso
La Vallée des cloches
Avec Miroirs, Ravel nous offre une galerie de portraits sonores d’une saisissante originalité, où la virtuosité se met au service d’une vision poétique d’une rare finesse.
Roland-Manuel
Béatrice Rana, piano
Ravel a orchestré Une barque sur l’océan en 1906.
Ravel a orchestré Alborada del Gracioso en 1918.
Gaspard de la nuit
1908
Triptyque d’après trois poèmes Aloysius Bertrand
Ondine
Le Gibet
Scarbo
Les trois poèmes d’Aloysius Bertrand ont trouvé en Ravel un interprète d’une sensibilité et d’une imagination rares. Ondine, Le Gibet et Scarbo sont des tableaux sonores d’une puissance évocatrice saisissante.
Vladimir Jankélévitch
Lucas Debargue, piano
Ma Mère l’Oye
1910
Piano à quatre mains d’après les contes de Perrault et de Madame d’Aulnoy
Pavane de la belle au bois dormant
Petit Poucet
Laideronnette, impératrice des pagodes
Les Entretiens de la belle et de la bête
Le Jardin féérique
Ma Mère l’Oye ne nécessite certes pas de virtuosité, mais repose essentiellement sur une économie de moyens et une délicatesse d’invention : tels sont les éléments qui caractérisent l’univers féérique d’une extrême finesse. Toute la sensibilité de Ravel s’y manifeste.
Sylvain Ledda
Martha Argerich et Eliane Reyes, piano à quatre mains
Ravel a orchestré Ma Mère l’Oye en 1911
Valses nobles et sentimentales
1911
Les Valses nobles et sentimentales ont été créées le 9 mai 1911 à la salle Gaveau lors d’un concert où le nom des compositeurs des œuvres présentées devait être deviné par le public. Personne n’attribua cette œuvre à Ravel qui fut assez contrarié, d’autant qu’elle suscita moqueries et critiques acerbes.
Sa plume y est encore affermie, son art dégraissé, son acuité harmonique exacerbée, – ce qui ne va pas, certes, sans frottements de plus en plus acides. Mais, en même temps qu’elles nous rudoient, ces pages nous comblent de mille grâces.
Guy Sacre
Emile Naoumoff, piano
Ravel a orchestré les Valses nobles et sentimentales en 1912.
Le Tombeau de Couperin
1917
Chaque pièce est dédiée à un ami mort à la guerre
Prélude (à la mémoire du lieutenant Jacques Charlot)
Fugue (à la mémoire de Jean Cruppi)
Forlane (à la mémoire du lieutenant Gabriel Deluc)
Rigaudon (à la mémoire de Pierre et Pascal Gaudin)
Menuet (à la mémoire de Jean Dreyfus)
Toccata (à la mémoire du capitaine Joseph de Marliave*)
* Joseph de Marliave était le mari de la pianiste Marguerite Long qui créa notamment le Tombeau de Couperin et le Concerto en sol.
Dans le moule formel classique de la suite française, Ravel a coulé une matière vibrante, scintillante.
Karol Beffa
Seong-Jin Cho, piano
