Exposition Kokoschka

Exposition Kokoschka

Le Musée d’Art Moderne de Paris propose depuis le 23 septembre et ce jusqu’au 12 février 2023 une très belle exposition consacrée à Oskar Kokoschka où sont présentées dans un ordre chronologique et dans des espaces larges cent cinquante œuvres représentatives des différentes périodes de l’artiste.

Né en 1886 et mort en 1980, Oskar Kokoschka aimait à dire « je suis expressionniste parce que je ne sais pas faire autre chose qu’exprimer la vie. » Ses débuts – comme peintre mais aussi comme poète et auteur dramatique – dans la Vienne de Gustav Klimt et d’Egon Schiele ne laissent pas le public indifférent qui le qualifie d’ « Oberwildling », c’est-à-dire de « sauvage au plus haut degré ».

La société viennoise le sollicite pourtant pour peindre des portraits mais des portraits dans lesquels, en déstructurant les visages et en utilisant des couleurs vives, il exprime l’état d’âme, l’angoisse existentielle de ses modèles ou, comme il les appelle, de ses « victimes ».

Après la Première Guerre mondiale pendant laquelle il est grièvement blessé, il s’installe à Dresde où il est nommé professeur à l’Académie des Beaux-Arts. Il en profite pour admirer les Rembrandt, Titien et Raphaël qui sont exposés dans les musées de la ville et réfléchit aux notions d’espace et de pureté de couleurs. Très inquiet de la situation en Allemagne, il réalise plusieurs affiches pour alerter ses compatriotes sur le danger d’une guerre civile.

En 1923, il quitte Dresde et voyage en Europe où il peint des paysages, là encore avec le souci d’exprimer intensément leur atmosphère sans chercher la reproduction photographique. Si les apparences ne l’intéressent pas, il s’oppose néanmoins à l’art abstrait et fondera même dans les années 50 une « Ecole du regard ». En 1932, il retourne à Vienne mais avec l’arrivée du nazisme où il est très rapidement placé dans la catégorie des artistes dégénérés, il s’exile à Prague puis à Londres.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il s’installe en Suisse, s’intéresse à la mythologie et participe à la remise sur pied d’un monde culturel dévasté par la guerre et les haines.

A noter sa relation amoureuse avec Alma Mahler entre 1912 et 1914 qui a inspiré au peintre plusieurs tableaux. A noter également, un portrait du violoncelliste Pablo Casals peint en 1954.

Frédéric Boucher, pour Concerts-Expos, 25 octobre 2022

Oskar Kokoschka Un fauve à Vienne
23 septembre 2022 – 12 février 2023
Musée d’Art Moderne de Paris